Lettre illustrée de Félicien Rops à Camille Blanc - Sonnet de l'éventail, Le - Poème à Jeanne Blanc

Lettre

; Dessin

Lettre illustrée de Félicien Rops à Camille Blanc, avec Le Sonnet de l'éventail et Poème à Jeanne Blanc, [Trouville-sur-mer], juillet [1876]. Musée Félicien Rops, Province de Namur, inv. LEpr 291.

Le Sonnet de l’éventail fait écho à un autre croquis conservé au musée : "Portrait de Jeanne Blanc à Trouville" (inv. D 084), réalisé en 1876. Cette année-là, Rops se rend sur la côte normande pour rejoindre Camille Blanc, rencontré quelques années auparavant à Paris. Collectionneur d’art, l’homme d’affaires monégasque – ou son père – lui commande plusieurs croquis de son épouse Jeanne, que l’artiste namurois surnommera « la fleur des sables blancs ». « Ah Trouville ! Cher ami, quel rêve de Soleil ! La plus belle mer & les plus jolies filles du monde, l’une portant les autres & le canot du bon peintre Fély étendant à l’horizon sa voile blanche – comme l’aîle d’un goëland. […] Je rapporte des mannes de croquis & quelques études bizarres que tu verras » . Parmi ces études, se trouve très certainement cette œuvre où Rops croque Jeanne sous toutes les coutures, cachée derrière son éventail et érigée en héroïne de son poème :

« À Jeanne
L’Eventail flottant au côté
Comme la dague moyen-âge,
Quand sous les regards de l’été,
Vous irez par la blonde plage ;
Lorsqu’au bal, dans le tourbillon
Entrainant de la folle danse,
Vos pantoufles de Cendrillon,
Vibreront, battant en cadence ;
Ô vous la fleur des sables blancs
Et la reine des bals brillants
Vous verrez l’éventail des fièvres
Ainsi qu’un papillon charmant
Battre de l’aile sur vos lèvres
Et baiser votre bouche en fleur »

[Rédigé par Thomas CLEEREBAUT, octobre 2025]