Cigogne japonaise

Gravure

Félicien Rops, Cigogne japonaise, 1876, eau forte et aquatinte sur papier d'après la Hokusai Manga, 22,5 x 16 cm. Musée Félicien Rops, Province de Namur, inv. PER E0583.2.P.

Planche de 1876 réalisée à Thozée, comme La Lettre japonaise et Lézard Japonais, cette gravure à l’eau-forte et à l’aquatinte existe en trois états, dont le premier est fidèle au motif du premier volume de la Hokusai Manga et les suivants, enrichis d’un décor et d’une grenouille inventés par Félicien Rops. Selon la correspondance de l'artiste, elle portait peut-être à l’origine une inscription aujourd’hui disparue : « Lorsque j'étais à Thozée, cela m'amusait d'envoyer une épreuve-fraîche de la presse – et de bavarder ‘en marge’. – Il y a une petite dame qui habitait St Germain & qui n'est plus à Paris, qui en avait de bien curieuses! Olin en a deux ou trois de celles-là. – En quittant St Germain l'ingrate (!!!) les avait oubliées avec mes pauvres œuvres ! Ô les femmes !!!!! Rex-Deus-Pontifex-Mulier-Similes ! dit l'inscription de ma Cigogne Japonaise gravée dans un moment d'amertume mulieresque ! N'importe St Germain m'a fait faire des planches drôles & des croquis aussi ! » . Cette cigogne, qui est en réalité une grue, peut être retrouvée sur une autre estampe d’Hokusai : Les champs du hameau d'Umezawa dans la province de Sagami, issue de la célèbre série Trente-six vues du Mont Fuji (1831-1834). Elle a également été retirée par Rops en 1880, aux côtés du Lézard japonais, sur une carte postale envoyée à Léon Dommartin (KBR, inv. II 6655/467/4).

[Rédigé par Thomas CLEEREBAUT, octobre 2025]