Focus #23 - Au travail ! Dans l'atelier de Félicien Rops
« Voici la chose : Mathey le peintre faisait mon portrait grandeur nature : Un Rops simple, tirant une épreuve à sa presse, en bon ‘ouvrier’ que j’ai toujours tenu à être avant tout, en Art. Cela me différenciera des portraits des Cochons de l’Institut Caroluduranteux, & de leurs habits noirs & de leurs brochettes. – En bon imprimeur, avec ma chemise bleue de tous les jours, & mes mains sales » écrivait Félicien Rops en 1888.
Bien que peu nombreux, les portraits et autoportraits du Namurois « au travail » sont probablement ceux reflétant le mieux le quotidien du graveur-dessinateur-peintre. Artiste prolifique à la discipline rigoureuse, Fély passait l’essentiel de son temps dans ses ateliers, en proie à une fièvre créatrice, oubliant souvent, selon ses dires, de manger et de dormir. On lui attribue aujourd’hui près de dix ateliers, parfois loués de manière simultanée à partir des années 1860, à Namur, au château de Thozée, à Bruxelles et à Paris.
Les ateliers de Rops étaient à la fois des lieux de passage, d’apprentissage collectif, d’échanges, de vie, de travail et d’expérimentation, aux multiples odeurs et rencontres. Poussez la porte de ceux-ci et découvrez ci-dessous Félicien au travail, immortalisé par Paul Mathey, Paul Steck, Jean-François Taelemans ou l’artiste lui-même, entouré de son matériel de gravure et de peinture, dont certaines pièces sont aujourd’hui conservées et exposées au musée Félicien Rops. Rencontrez les modèles du Namurois (peintres, sculpteurs, graveurs et modèles féminins) que ce dernier érigeait parfois en sujet principal de ses œuvres. Et plongez au cœur de l’atmosphère laborieuse d’ateliers du 19e siècle …
Thomas CLEEREBAUT - Décembre 2023